WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

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Elections législatives au Niger : seul enjeu, le taux de participation

Après avoir fantasmé sur des législatives considérées par l’opposition nigérienne et une bonne partie de l’opinion nationale et internationale comme relevant du désir interdit et du politiquement incorrect, Mamadou Tandja est à présent un homme satisfait : le scrutin censé doter le Niger d’un nouveau Parlement, s’est bel et bien tenu, n’en déplaise à tous ceux qui, à travers le monde, se sont égosillés pour son report.

Ainsi donc, le colonel président a foulé au pied, pour ne pas dire, aux godasses, les vives recommandations assorties de menaces de sanctions, de la communauté internationale. Concrètement, il s’agira, pour la CEDEAO, d’interdire le Niger de participer aux sommets des chefs d’Etat et aux réunions ministériels de l’organisation sous-régionale. D’autre part, la CEDEAO ne reconnaîtra pas les résultats de ces élections et les nouveaux députés ne siégeront pas au Parlement de la sous-région. Les sanctions de l’Union européenne, premier bailleur de fonds du Niger, pourraient conduire à la suspension de sa coopération avec Niamey.

En un mot, ces élections se présentaient sans enjeu véritable. Le véritable enjeu et la seule inconnue était, bien sûr, le taux de participation. Et à ce propos, les choses se présentent apparemment mal pour le pouvoir nigérien, les électeurs semblant avoir boudé les urnes. Quels seront les chiffres du pouvoir, ceux de l’opposition, et que verra finalement l’œil de l’observateur étranger, au terme du vote, s’il est invité à être témoin de l’événement ? Pour ce qui est du score, la majorité s’octroiera-t-elle indûment la mention très honorable, surtout que l’opposition est absente à ces élections ? Rien n’est à exclure.

Dans tous les cas, on peut se réjouir que, dans son long combat, l’opposition ait opté, jusque-là, pour des voies légales de lutte.

Quant à savoir ce que sera son avenir, notamment face à un pouvoir qui ne veut rien concéder, on attend de voir. Mais déjà, on peut entrevoir le scénario suivant : d’un côté, une opposition qui, déterminée à aller jusqu’au bout, continuera à s’exprimer, même si cela doit se faire en dehors de tout cadre institutionnel, et dans le cas présent, dans la rue. Et en face, un pouvoir occupant tout entier les institutions de la République, contrôlant tout et, le cas échéant, réprimant tout. Mamadou Tandja a ainsi parachevé une œuvre, en posant la dernière pierre de l’édifice de la VIe République, une ultime pierre portant la marque d’un grand recul démocratique.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Le pays



21/10/2009
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