WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

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La situation agro-sylvo-pastorale 2008-2009 du Niger

 

 

Assemblée nationale/Audition des membres du gouvernement sur la situation agro-sylvo-pastorale 2008-2009: M. Issiah Ag Kato présente les résultats détaillés de la campagne pastorale

 

 

Dans le souci d'avoir une situation des conditions du monde rural notamment par rapport aux résultats de la dernière campagne agro-sylvo-pastorale, l'Assemblée nationale a auditionné le 26 novembre dernier, trois membres du gouvernement à savoir le ministre du Développement Agricole, M. Mahaman Moussa; le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre la Désertification, M. Mohamed Akotey et le ministre de l'Elevage et des Industries Animales, M. Issiah Ag Kato.

Chaque membre du gouvernement a fait un exposé sur les résultats de la saison au niveau de son département ministériel. Les exposés ont donné lieu à des débats à l'hémicycle. Nous publions aujourd'hui l'exposé du ministre de l'Elevage et des Industries Animales, M. Issiad Ag Kato :

" Excellence Monsieur le président de l'Assemblée nationale

 Honorables députés nationaux

Mesdames et Messieurs, chers invités

II m'est agréable d'être parmi vous, aujourd'hui comme d'habitude pour vous présenter les résultats de la campagne pastorale 2008 - 2009. Permettez-moi de vous exprimer an nom du gouvernement, mes sincères remerciements pour l'opportunité que vous m'offrez pour aborder la question cruciale de la campagne pastorale. Ceci traduit les préoccupations constantes que vous manifestez à l'endroit du monde rural en général et de la population pastorale en particulier. Les résultats que j'ai l'honneur de porter à votre connaissance ont été possibles grâce au travail de collecte, de traitement et d'analyse  de données effectué régulièrement depuis le début de la campagne par nos services techniques à tous les niveaux d'une part, et aux échanges que nous avons eus lors de nos différentes tournées en profondeur, d'autre part.

Excellence Monsieur le président de l'Assemblée nationale

Honorables députés nationaux

Mon intervention sur la campagne pastorale va s'articuler autour des points suivants:

1.La situation de la campagne pastorale 2008 - 2009 ;

2. La situation des points d'eau pastoraux ;

3. Les mouvements des animaux ;

4. La situation sanitaire du cheptel, et

5. Le terme de l'échange bétail/céréale.

I.  LA SITUATION DE LA CAMPAGNE PASTORALE 2008-2009

Elle a été marquée par les caractéristiques suivantes : un démarrage précoce par endroit avec des quantités de pluies assez faibles au cours des mois de mai et de juin ; une reprise des pluies intervenues au mois d'août dans la majeure partie de la zone pastorale ; une abondance et une bonne distribution des précipitations dans le temps et l'espace jusqu'à la deuxième décade du mois de septembre malgré l'existence des poches de sécheresse de plus de 10 jours observée dans certaines zones; une dominance des espèces herbacées comme Aristida sp, Schoenefeldia gracilis communément appelées ''Farin ciawa'' ; une recrudescence de feux de brousse et un mouvement précoce des animaux vers le sud.  Ainsi, la campagne 2008-2009 n'a pas répondu aux attentes des éleveurs. Le bilan fourrager enregistré est globalement négatif avec un déficit théorique de 5 353 140 tonnes de matières sèches. Trois éléments ont été pris en compte dans l'établissement de ce bilan fourrager à savoir: la production du pâturage naturel au niveau de sites de contrôle répartis sur l'ensemble de la zone pastorale et au niveau des enclaves pastorales situées en zone agricole,    après    déduction    de    toutes    les déperditions (consommation par les micro-organismes, feux de brousse, utilisation domestique, piétinement, etc.) ; la contribution des résidus agricoles après déduction des déperditions ; l'évaluation des besoins alimentaires du cheptel national (projection 2009) pour les sept (7) mois à venir.

Excellence Monsieur le président de l'Assemblée nationale

Honorables députés nationaux

On note, cependant quelques zones fournies en fourrages avec une dominance des espèces de durabilité éphémères, peu résistantes, très sensibles aux feux et aléas climatiques. Aussi, pour sécuriser ces zones, le "Ministère de l'Elevage et des Industries animales envisage d'effectuer des missions de sensibilisation et  de réaliser des bandes de pare-feux en collaboration avec certains partenaires. C'est pourquoi, chaque fois que l'occasion se présente, nos services mettent à profit les rassemblements d'éleveurs pour sensibiliser les différents acteurs sur la nécessité de prévenir ces feux de brousse.

Excellence Monsieur le président de l'Assemblée nationale

Honorables députés nationaux

Face à ce déficit fourrager enregistré (semblables à l'année 2004), il convient de prendre les mesures ci-après :

Sensibiliser les agro- éleveurs; faciliter la circulation des animaux vers les zones fournies en pâturage naturel et en résidus agricoles ; faciliter la transhumance transfrontalière ; mettre en place des aliments complémentaires (Intrants Zootechniques) particulièrement dans  les  zones déficitaires ; établir un  programme opérationnel  intervention en collaboration avec les acteurs impliqués ; destokage du cheptel ; mettre un accent particulier sur les cultures fourragères.  Ainsi, au niveau de chaque région, la situation des pâturages dans les zones déficitaires (tableau 2).

Ainsi pour sécuriser ces zones sensibles, 1500 kilomètres linéaires (kml) de bandes de pare feux ont été évaluées et réparties à travers les zones à risques. Comme annoncé plus haut, ces opérations de réalisation de bande de pare feux n'auraient d'impact significatif que si elles sont accompagnées par un programme soutenu de sensibilisation des acteurs sur la nécessité de sauvegarder les pâturages là  où ils sont abondants. Ce faisant nous sommes convaincus que si les mesures proposées par notre département ministériel sont prises à temps le cheptel nigérien pourrait traverser la saison de soudure dans des conditions acceptables.

II LA SITUATION DES POINTS D'EAU PASTORAUX

En zone pastorale, les faibles précipitations enregistrées n'ont pas permis un niveau de remplissage satisfaisant des points d'eau de surface ce qui a contraint les éleveurs à faire un recours précoce aux puits et forages. Par contre, en zone agricole le niveau de remplissage des points d'eau de surface est satisfaisant.

Compte tenu de ce déficit, les besoins en intrants zootechniques sont estimés 555 903 tonnes. Il s'agit  de besoins urgents à satisfaire par mon département ministériel avec l'appui des partenaires au développement.

Excellence Monsieur le président de l'Assemblée nationale,  Honorables députés nationaux

III LES MOUVEMENTS D'ANIMAUX

S'agissant de ce point, il faut noter que les éleveurs ont commencé leur descente vers le sud. En attendant la libération des champs prévue à des dates différentes selon les zones, les animaux sont concentrés dans les enclaves pastorales et les massifs forestiers. Certains éleveurs retardent leur descente vers le sud en pratiquant le nomadisme dans la zone pastorale. Il faut toutefois noter que les concertations entre acteurs ont eu déjà lieu au niveau des régions pour le respect strict de la date de libération des champs. Pour mieux organiser la transhumance transfrontalière, mon département ministériel a pris des dispositions appropriées, notamment la multiplication et la délivrance des Certificats Internationaux de Transhumance (CIT) pour mettre nos éleveurs, candidats au départ, à l'abri des tracasseries administratives et des contrôles abusifs dans les pays d'accueil.

IV LA SITUATION SANITAIRE

Elle est caractérisée par une accalmie générale sur le front des maladies pseudo-telleuriques qui sévissaient de manière enzootique et sporadique au cours de l'hivernage. Au nombre de ces pathologies on note : les charbons symptomatique et bactéridien,  les pasteurelloses Bovines Ovines, Caprines, entremêlés de plusieurs cas de fièvre aphteuse dont le taux de morbidité est très élevé mais et le taux de mortalité est faible, vers la fin de l'hivernage nous avons enregistré l'apparition de 4 maladies à déclaration obligatoire par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

II s'agissait de la péripneumonie contagieuse bovine dans la région de Dosso, poste administratif de Djoundjou :

Nombre de malades: 108

Nombre de mortalité: 13

Nombre d'animaux traités: 108

 Nombre d'animaux vaccinés: 2804.

Région de Tillabéri, Département de Kollo  nombre de malade 308

- nombre de cas traité 308

- nombre de mortalité 13

-nombre d'animaux vaccinés 3430

Peste des petits ruminants région de Dosso:

Département de Boboye  poste administratif de Falmey : nombre animaux malades 208 - traités 208 - mortalités 24 - nombre d'animaux vaccinés 1804.

Rage canine 18 cas sont déclarés et confirmés par le Laboratoire centrale de Niamey : (Dosso) 8 ; (Tahoua) 7 ; (Maradi) 3. Suivant la promptitude avec laquelle nos services de l'élevage des localités respectives ont réagi, tous les foyers sont neutralisés. Aussi, quelque temps après l'hivernage on note une régression de l'état d'embonpoint des animaux lié à la pression du parasitisme gastro-intestinal que les animaux ont ingéré au cours de la même période. C'est pourquoi un vaste programme de déparasitage des animaux fut couplé cette année à la grande campagne de vaccination gratuite annuelle. C'est ce qui permettra de lutter efficacement contre ce parasitisme de tous les animaux sur toute l'étendu du territoire national.  Dans le cadre des pathologies aviaires le renforcement de toutes nos équipes d'épidémiosurveillance se poursuit et une campagne de vaccination contre la pseudo peste aviaire est mise en oeuvre. Du point de vue peste aviaire ou grippe aviaire ou influenza aviaire tous les comités régionaux départementaux et locaux sont redynamisés, la surveillance active au niveau des frontières en particulier celle du Nigeria est toujours de règle, le suivi technique quotidien au niveau des élevages avicoles, des marchés avicoles se poursuit, 1' interdiction de l'importation d'oiseaux ou de produits avicoles demeure en vigueur.  Une étroite collaboration entre les populations frontalières et nos agents d'épidiomo-surveillance  se poursuit.

V LE TERME DE L'ECHANGE BETAIL/CEREALE

Au cours de la campagne pastorale 2008, le terme de l'échange bétail/céréale est nettement en faveur des éleveurs.  A titre d'exemple dans la région de Diffa, le sac de mil de 100 kg coûte en moyenne 19 000 F CFA tandis que le prix moyen d'un bouc âgé d'un an est de 22 000 F CFA

- Excellence Monsieur le président de l'Assemblée nationale

- Honorables députés nationaux

En conclusion, il faut retenir que la campagne pastorale 2008-2009 n'a pas répondu aux attentes des éleveurs. Elle se caractérise par : un important déficit fourrager enregistré dans toutes les régions du pays ;  forte dominance d'espèces sensibles aux aléas climatiques et actions anthropiques ; une recrudescence de feux de brousse dans les zones fournies en pâturage ; une descente précoce des éleveurs vers les zones agricoles. Face à cette situation, les mesures idoines s'imposent : sensibiliser les agro-éleveurs ; faciliter la circulation des animaux vers les zones fournies en pâturage naturel et en résidus agricoles ; faciliter la transhumance transfrontalière ; mettre en place des aliments complémentaires (Intrants zootechniques) particulièrement  dans  les  zones déficitaires.

Et  enfin  établir  un programme opérationnel d'intervention en collaboration avec les acteurs impliqués, destokage du bétail, cultures fourragères."

 



04/12/2008
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