WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

WORLD  FUTURE - NIGER FUTURE

L’APPROCHE “FAIRE-FAIRE”

L’APPROCHE “FAIRE-FAIRE”

La coopération Nigéro-Allemande a amorcé depuis 2004, une phase  décisive de ses interventions au Niger à travers le système de prestations de service (communément appelé « le faire-faire ») dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme LUCOP.

Ce principe d’intervention qui se veut garant de la pérennité des appuis qu’il apporte au Niger vise à qualifier des ONG et des bureaux d’étude locaux dans la fourniture de services dans le domaine du développement socio-économique à la base.

 

Deux raisons principales sont à l’origine du choix de cette stratégie d’intervention et d’une approche d’appui-conseil à travers des prestataires de services privés locaux :

- 1. La critique à des structures d’exécution lourdes de projets et programmes connus par le passé ayant employé une centaine d’agents d’animation qui constituaient des structures parallèles aux organisations nationales / locales et étaient des structures non durables.

 

- 2. La quasi non fonctionnalité / non existence des services techniques étatiques dans le domaine d’appui-conseil à l’autopromotion et au développement rural durable.

Un processus de sélection et contractualisation transparent

Cette approche dite du faire-faire vise la valorisation des capacités endogènes et l’ouverture vers des approches qui promeuvent les initiatives locales et les enracinent dans une dynamique d’autopromotion porteuse de développement intellectuel et économique.

Vers la fin de la mise en oeuvre du projet PASP, l’équipe de préparation du programme régional LUCOP a entamé un processus transparent et objectif de sélection et de contractualisation des prestataires de services à travers les phases de :

- La prospection du marché de la prestation de service au Niger ainsi que des aspects juridiques, fiscaux, institutionnels et techniques du fonctionnement des ONG et bureaux d’étude au Niger.

L’analyse des données collectées a été la base essentielle de l’élaboration du dossier d’appel d’offre et de toute la procédure de sélection ;

 

- L’appel à candidature par une large diffusion dans les médias (presse écrite et audio) mettant l’accent sur la recherche des ONG et bureaux d’études présentant les meilleurs potentiels en termes de capacités d’analyse, de structuration et ayant des expériences dans l’une ou l’autre des composantes ou dans la zone d’intervention du programme ;

- La sélection qui s’est basée premièrement sur l’analyse des offres techniques et financières ayant permis un préfiltrage et deuxièmement sur l’analyse organisationnelle et technique des postulants sur le terrain en vue d’être en contact direct avec les bénéficiaires des interventions du prestataire.

Au terme de ces deux étapes, cinq prestataires ont été sélectionnés pour une période d’essai de trois mois.

- La contractualisation ayant permis la confirmation et la signature de contrats annuels renouvelables pour la durée de la phase I du LUCOP avec un mandat d’accompagnement d’un processus d’auto-promotion des groupes cibles en intégrant les principes de gestion de la qualité à travers l’appui apporté par le Programme aux prestataires de services.

 

Impact attendu : les prestataires offrent des services de qualité

La structure des équipes des prestataires de service a été proposée par le LUCOP et est composée de quatre niveaux dont trois opérationnels : le niveau « gestionnaire » pour la contractualisation et les relations avec le LUCOP, le niveau « coordonnateur » pour la coordination des actions et la gestion des équipiers, le niveau «superviseur » en charge de l’organisation et la supervision des actions de terrain, le niveau « animateur » pour l’exécution des actions sur le terrain.

L’un des effets directs attendus du programme est le développement des capacités

des prestataires de service nationaux de façon à leur permettre d’offrir des services de qualité à des coûts raisonnables.

C’est ainsi que l’ensemble des équipes des prestataires a bénéficié de séances de mise à niveau sur les expériences de la coopération allemande au Niger notamment les expériences et les “best practices” des anciens projets et sur les nouvelles orientations des interventions du programme LUCOP.

Afin d’améliorer constamment les prestations en direction des groupes-cibles, un système d’évaluation des performances a été institué mettant l’accent sur le renforcement de la qualification des prestataires par l’identification des insuffisances et des domaines faiblement maîtrisés, et ce de manière participative incluant les besoins prioritaires identifiés de concert avec les prestataires.

Ce système d’appréciation mesure les capacités techniques de toute l’équipe du prestataire à conduire un processus d’autopromotion et mesure la quantité et la qualité des résultats atteints, de même que les comportements professionnels en terme d’esprit d’équipe et de recherche de synergie entre différents partenaires

pour optimiser les résultats sur les groupes cibles.

 

4 acquis du principe du faire-faire

Ce dispositif est complété par les observations faites dans le cadre du suivi rapproché des experts de composante qui identifient les besoins à partir de l’analyse de qualité des livrables et du fonctionnement des équipes opérationnelles sur le terrain.

Aussi, les prestataires peuvent solliciter directement à travers un terme de référence des actions de renforcement de capacités.

Toujours dans le cadre de la qualification des prestataires, ces derniers sont constamment impliqués dans la conception des stratégies d’intervention, des méthodes et outils d’appui-conseil en vue d’une responsabilisation et d’une appropriation des principes du développement durable à tous les niveaux.

Après deux ans de mise en oeuvre de l’approche, on peut citer quatre types d’acquis attribuables au principe du «faire-faire» appliqué par le programme LUCOP.

 

1. L’ancrage institutionnel des prestataires

: Avec l’approche « faire-faire » du LUCOP, c’est l’ingénieur, le technicien supérieur et l’animateur qui se retrouvent tous avec les populations pour ensemble identifier, analyser et poser les problèmes d’un développement socio-économique durable, en trouver les solutions et les mettre en oeuvre. Ce lien organique entre la population rurale et son élite intellectuelle est en soi un acquis majeur et augure de ce que les stratégies de développement seront bientôt, pensées et conçues à partir de la base.

2. La gestion de la qualité : Le « fairefaire » stimule et crée une dynamique concurrentielle entre les prestataires.

Pour renouveler le contrat, pour ne pas être mal apprécié par rapport au concurrent, le suivi-évaluation interne se met progressivement en route au niveau de chacun des prestataires.

3. La disponibilité de l’expertise : La présence des experts d’appui-conseil qui sont en lien direct avec les populations à la base et avec les conseillers municipaux constitue une réelle force pour les jeunes communes, qui ne disposent pas (encore) des ressources en personnel nécessaires pour assumer leurs responsabilités en matière de planification et maîtrise d’ouvrage du développement communal.

4. La mise en réseau des prestataires privés au niveau de la commune, voire au-delà est un grand acquis profitable aussi bien au programme, qu’aux bénéficiaires en vue de créer des synergies et de renforcer la complémentarité et l’efficience des interventions.

En terme de perspectives, l’analyse démontre que l’évolution de l’approche «faire-faire» va dépendre de trois facteurs essentiels :

- Les conditions cadre au plan national,

- La pertinence et la qualité des besoins des acteurs locaux (populations à la base et élus locaux au niveau intermédiaire),

- La qualité du plateau technique et méthodologique offert par les prestataires.

De ce fait, l’Etat devra clarifier le rôle des services techniques déconcentrés par rapport à ces nouveaux acteurs.

Un premier bilan

L’approche « faire-faire » est une expérience nouvelle, qui repose sur l’hypothèse de la durabilité du processus de développement socio-économique grâce à l’appropriation par les acteurs locaux des principes et méthodes d’autopromotion diffusés par des prestataires locaux disposant d’un statut institutionnel et organisationnel durable.

Après deux ans de mise en oeuvre de l’approche, on peut retenir que cette expérience a permis au programme :

Au niveau village :

- de développer une nouvelle conscience citoyenne alimentée par la démarche participative ;

- de susciter une réelle dynamique d’autopromotion qui favorise le développement organisationnel et institutionnel des organisations d’autopromotion ;

- de rendre les populations progressivement capables de formuler et de mettre en oeuvre à partir de leurs  capacités propres leurs réels besoins et ambitions.

Au niveau communal :

- l’adhésion de tous les maires et élus communaux, des chefs de cantons à la démarche de planification participative, d’organisation et de gestion rationnelle des ressources de la commune ;

- l’adhésion de tous les maires, élus communaux et chefs cantons à l’approche des prestataires de services par rapport au fonctionnariat ou au salariat  qui manquait de flexibilité pour s’adapter aux réalités des groupes cibles ;

- une émulation entre prestataires pour  maintenir et accroître des parts de marché, tout en répondant aux critères de performances.

Au niveau national :

- une nouvelle élite de développement en perspective qui puise ses motivations des réalités endogènes pondérées par les réalités exogènes ;

- une meilleure perspective de durabilité par l’appropriation des principes d’autopromotion par les acteurs à tous les niveaux et par la durabilité institutionnelle et organisationnelle des acteurs directs du développement à la base ;

- une meilleure pertinence des stratégies nationales, parce que reposant sur des données fiables et éprouvées au niveau local et communal.

L’ensemble des acquis de l’approche «faire-faire» à tous les niveaux constitue un véritable terreau qui fera germer l’arbre du développement socio-économique durable au Niger.

 

 

 

La démarche d’intervention “faire-faire” du LUCOP

 

La démarche d’intervention “faire-faire” du LUCOP met en relation trois niveaux d’acteurs. L’unité de gestion du LUCOP délègue la responsabilité de mise en oeuvre des activités de son programme aux prestataires de service qui fournissent des prestations aux groupes cibles du programme, selon des cahiers des charges précis. Ces prestations sont en l’occurrence l’appui-conseil, la formation et l’accompagnement des groupes cibles.

Les équipes opérationnelles et leurs responsabilités

La dimension de la gestion de l’ensemble du contrat est assurée par la coordination du LUCOP et le président du conseil d’administration de l’ONG ou le gestionnaire du consortium. A ce niveau sont traitées les questions administratives et financières.

La taille des équipes des prestataires du LUCOP dépend du nombre des communes

par département, mais la structure et le profil des équipes sont comparables d’un prestataire

à l’autre et implique les deux niveaux de responsabilité :

- le niveau de la coordination,

- le niveau communal.

Le niveau de la coordination assume les responsabilités clés suivantes :

- la gestion administrative et de ressources humaines,

- le pilotage technique et politique de l’opération qui englobe la représentation de l’équipe de prestation vis-à-vis du programme et de tout autre partenaire technique et politique dans la zone d’intervention (Préfet, services déconcentrés de l’Etat, d’autres programmes et projets de développement)

- la conception stratégique et méthodologique,

- le conseil et la supervision des membres de l’équipe,

- ainsi que la capitalisation et la documentation.

Les questions organisationnelles, méthodologiques et techniques sont discutées entre l’équipe technique du LUCOP et la coordination technique du prestataire.

L’équipe technique assume la responsabilité méthodologique et de suivi-évaluation.

La coordination des équipes de prestataires partage cette responsabilité en contribuant de manière substantielle à l’élaboration de concepts et d’outils et à leur adaptation aux conditions spécifiques de leurs zones et contexte d’intervention.

Au niveau communal, le responsable communal de conseil (RCC), est le conseiller du maire et de son conseil municipal, des commissions spécialisées et des services techniques de la mairie. Il a une double compétence : il apporte son appui conseil à la commune et il est garant de l’organisation opérationnelle et de la planification et du suivi-évaluation des activités sur le terrain.

Pour la sous-composante promotion et renforcement des filières porteuses il y aura deux responsables conseil filières (RCF) par département. Ces RCF sont chargés d'appuyer les communes pour identifier des filières agricoles et animales rentables et pour identifier les besoins en renforcement des capacités techniques, organisationnelles et entrepreneuriales des acteurs des filières.

De même ils seront chargés d'appuyer les communes dans l'identification des pôles économiques dynamiques (unités où l’on trouve un ensemble de potentialités naturelles, ressources humaines dynamiques et structures d'appui de proximité) qui sont à la base de chaque filière au niveau local.

Enfin, ils doivent appuyer les communes dans l’identification des structures étatiques ou commissions communales appelées à jouer le rôle de point focal. Ces points focaux seront chargés de mettre en relation des acteurs des filières qui cherchent un appui conseil auprès de prestataires de services pouvant répondre à leur demande à des prix abordables.

Dans l’optique de la durabilité, ces points focaux prendront à moyen terme la relève des prestataires.

 



05/11/2008
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