WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

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Le Département de Kollo

 

Elhadj Ousseyni Moussa, Préfet du département de Kollo

 

 

M. le Préfet, si l'on vous demandait de présenter le département de Kollo que répondriez-vous?

Merci de l'opportunité que me donne le Sahel Dimanche pour parler de mon département. Kollo est une ancienne subdivision de Niamey créée en 1947; elle devient sous-préfecture en 1964, puis arrondissement en 1980 et enfin département en 2005.

Le département couvre une superficie de 10.500 km2 et compte 11 communes, 360 villages administratifs répartis dans 9 cantons. Sa population est estimée à 40.174 habitants, soit 4 habitants au km2. Cette population vit de l'agriculture, de l'élevage et du petit commerce. Elle est composée des Zarma, Haoussa, Peul et Gourmantché.

Quelle a été l'issue de la campagne agricole 2008 sur l'ensemble du département de Kollo?

La campagne agricole 2008 a été bonne. Je peux vous dire que l'hivernage s'est installé dans la période normale, dans toutes les zones. La poursuite de la pluie a été au-delà de la date normale d'arrêt dans tous les postes. Il  n'y a eu cette année, grâce à Dieu bien sûr, aucune  moindre pression parasitaire. La quiétude alimentaire dans les ménages des agriculteurs a permis aux familles de se consacrer pleinement aux travaux champêtres. C'est dire que la distribution gratuite, la vente à prix modérés opérés par SEM. le Président de la République, Chef de l'Etat, a fait que les paysans ont pu s'adonner normalement  aux travaux champêtres.

Ça a été un ouf, ça s'est bien passé. Mon département accuse un bilan céréalier légèrement excédentaire. Cette situation reluisante ne doit pas occulter quelques poches de déficit. Sur les 360 villages, il y a 44 qui sont légèrement déficitaires. Il y a 29 villages dans la commune de Namaro, 8 villages dans la commune rurale de Bitinkodji et 7 villages dans la commune de Kouré sur le plateau. Voilà les 44 villages déficitaires. Mais ne vous inquiétez pas, parce que mes services techniques sont à pied d'œuvre pour élaborer des dossiers à soumettre aux partenaires de la  cellule de crise alimentaire pour faire en sorte que ces gens soient bien alimentés.

On se rappelle que le Président de la République avait initié justement, à la fin de la campagne agricole, une opération d'achat de niébé. Comment se déroule cette opération au niveau du département de Kollo ?

En effet, vous savez, la culture du niébé dans le département de Kollo c'est seulement dans le Fakara, dans la commune de Dantchiandou, Kouré, Hamdallaye un peu. C'est dans ces zones-là que les opérations ont eu lieu. Disons que ça se passe très bien parce que les chefs de canton se félicitent quand je leur pose des questions sur le déroulement de cette opération pour laquelle 11 milliards de francs ont été débloqués. Rien que récemment, le chef d'agence OPVN m'a confirmé que l'opération se passe bien dans le Fakara, à Dantchiandou, à Hamdallaye et à Kouré où le sac se vend effectivement de 100 kg à 25.000 F, de quoi satisfaire le bien-être des populations.

M. le Préfet, Kollo a une spécificité, celle de la culture des rizières. Est-ce que ça se passe bien ?

C'est une question pertinente. Récemment à Niamey, j'étais à l'atelier sur l'évaluation de la campagne. J'ai dit qu'il y a deux formes d'aide. L'aide qui nous aide à nous passer d'aide, et l'aide qui nous aide à être tributaires du donateur. Si on nous aide à bien exploiter la vallée de Kollo, eh bien, nous aurons de quoi nourrir le pays depuis Téra jusqu'à Madama et depuis Gaya jusqu'à N'Gourti. Voilà les genres d'aide qui nous aideront à nous passer d'aide. Mais si c'est l'autre aide qui nous aide à être tributaires comme disent les bantous, la main qui donne c'est elle qui dirige. On n'a pas besoin de ça. C'est pour vous dire que si on arrive à exploiter de manière correcte nos rizières, on aura de quoi nourrir tout le pays en riz. Mais hélas...

Qu'est-ce que vous attendez des partenaires et à quel niveau se trouve le problème ?

Il faut que le gouvernement pense à nous, qu'il voit les partenaires pour dire qu'on a une vallée. Et effectivement, depuis les régimes passés, on a injecté des milliards dedans, là je suis d'accord. Mais si on nous aide à exploiter correctement ces rizières, on peut avoir la quantité suffisante pour nourrir ce pays. Le problème se pose au niveau des exploitants qui manquent d'organisation et de transparence dans leurs activités.  Nous avons énormément de cas d'inorganisation très préjudiciables à l'épanouissement des exploitations des rizières. Sur le plan organisationnel, ils sont très mal organisés. Ce qui fait que même si les partenaires veulent les aider, quand ils viennent, ils trouvent que la situation est méli-mélo et ils disent qu'il faut qu'ils s'organisent pour que nous puissions les aider.

Pouvez-vous nous faire,  M. le Préfet, un aperçu sur les réalisations du Programme spécial dans le département de Kollo ?

Disons tout de suite que globalement, les réalisations du Programme spécial du Président de la République ont amené un ouf de soulagement aux populations dans le département de Kollo. Partout, les gens se réjouissent des retombées directes de ces réalisations. Il y a le crédit féminin, les écoles construites, les classes, les minis barrages. Disons que d'une manière générale, ce programme a eu un impact certain chez les populations de Kollo. Il y a eu par exemple 110 classes réalisées, 76 cases de santé communautaires, 28 millions de crédit féminin, 12 tracteurs agricoles, plus de 280 hectares de terres traités, 2 mini barrages, 10 puits  et  3 nouveaux forages réalisés; 7 localités ont été électrifiés, entre autres. Les retombées du Programme spécial du Président de la République ont permis un décollage sensible sur le plan économique. L'impact se fait vraiment sentir.

Pensez-vous que pratiquement tous les indicateurs sociaux ont atteint un niveau très appréciable ?

Oui, disons que partout où moi je passe, on m'appelle d'ailleurs le préfet de terrain ; je vais dans les cantons, je pose des questions, je constate de visu que vraiment l'impact est positif dans tout le département.

M. le Préfet, comment vivez-vous la décentralisation dans votre département ?

Elle se passe sans problème. Voyez-vous, j'allais vous parler des problèmes entre les chefs de cantons et les maires des communes. C'est surtout ça le goulot d'étrangement de tous les problèmes que je suis entrain de gérer à ma manière. Avec la décentralisation, les chefs de canton sont entrain de croire que les maires sont venus prendre leurs attributions ; en outre, les maires ne sont pas encore très bien formés ; et chaque fois je dis au chef de service du plan de les former afin qu'ils puissent avoir les arguments pour faire comprendre aux chefs de cantons que la législation dit que chacun a ses responsabilités. Chacun doit savoir là où s'arrêtent ses responsabilités et là où commencent les responsabilités de l'autre.

Il y a eu quelques cas où la querelle entre des maires et des chefs de canton est allé à un haut niveau. Ça me gêne, mais je les réunis pour leur dire que chacun a son rôle et ses attributions, et ne doit pas empiéter sur l'autre. J'essaie de leur faire comprendre que si tout le monde travaille la main dans la main, on pourra faciliter ce décollage économique que le Président de la République a amorcé.

M. le Préfet, la campagne agricole tire à sa fin. Les récoltes sont finies. Généralement à pareil moment, on assiste à la descente des éleveurs. Quelle est la situation dans le département de Kollo ?

(Rires)... La question est très pertinente. Rien qu'hier, on m'a informé que dans la région de Kouré, les éleveurs et les cultivateurs n'étaient en train de se bagarrer. Evidemment, j'ai vite envoyé la gendarmerie, il y a eu plus de peur que de mal. Quelques personnes ont été blessées, on les a hospitalisées. Tout va bien. Les éleveurs sont pressés d'envoyer leurs animaux dans les champs et les cultivateurs n'ont pas fini de tout mettre en ordre. Et c'est de là que découlent ces problèmes de bagarres rangées entre agriculteurs et éleveurs. J'ai dit aux éleveurs, faites attention. J'ai donné des instructions aux maires et aux chefs de canton  pour dire qu'ils doivent s'entendre entre eux pour fixer une date de libération des champs de concert avec les chefs de villages.

M. le Préfet, avez-vous un appel à lancer aux populations ?

Oui. Je dis encore une fois aux populations de Kollo notre pays a besoin de quiétude. Partout, au niveau départemental, communal et cantonal, je demande aux gens, quand ils se réunissent dans les mosquées, de prier Dieu pour qu'il descende sa grâce sur notre pays. L'appel est écouté. On fait  la prière pour que Dieu nous amène la quiétude. Parce que sans quiétude, il n'y a pas de développement. Vraiment c'est un appel  au calme et au respect mutuel.



19/12/2008
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