WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

Le Niger et le Burkina devant les Juges du CIJ

La réunion conjointe entre les délégations burkinabè et nigérienne sur le projet de compromis de saisine de la Cour Internationale de Justice (CIJ), relativement au différend frontalier entre les deux pays, s'est achevée hier matin dans un bon esprit à Niamey. En effet, les deux parties ont signé le compromis et un communiqué final a été publié à cet effet.

Les deux ministres des Affaires Etrangères et de la Coopération conduisant les délégations respectives de leurs pays à ces discussions ont exprimé leur satisfaction relativement aux conclusions de ladite rencontre.

La cérémonie de clôture de cette réunion a commencé par la signature et l'échange du document de compromis par la ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Mme Aïchatou Mindaoudou et son homologue ministre d'Etat burkinabè, M. Bédouma Alain Yoda. Dans le communiqué final publié à cette occasion, les deux parties ont approuvé la recommandation des experts relative à une ratification rapide du compromis. Elles ont également fait leurs, la proposition des experts de mener une mission conjointe de terrain pour s'accorder sur les coordonnées des bornes frontières des secteurs A et B visés par le compromis. Par ailleurs, le communiqué a rappelé l'esprit de cordialité qui a prévalu tout au long des travaux. 

Lors d'interviews qu'ils ont accordées à la fin de la cérémonie, la ministre Aïchatou Mindaoudou et le ministre d'Etat Bédouma Alain Yoda sont revenus sur le contenu du compromis auquel les deux parties sont parvenues. La ministre Mindaoudou a rappelé, à cet effet, que les deux pays sont d'accord sur les 22 bornes déjà placées (sur 43 prévues) par la commission mixte de matérialisation de la frontière.

''Les bornes déjà placées sont considérées comme un acquis ; la cour se prononcera sur la partie de la frontière sur laquelle nos pays ne se sont pas entendus'', a-t-elle déclaré. ''Notre voyage a été très confortable. Nous avons été bien entretenus, nous avons eu des discussions fructueuses. Et, il n'y a pas eu d'achoppements particuliers", a déclaré pour sa part M. Bédouma Alain Yoda. Les deux chefs de délégation ont réaffirmé la volonté des deux parties à préserver les bonnes relations d'amitié et de coopération qui ont toujours existé entre le Burkina Faso et le Niger. ''Nos pays ont besoin de matérialiser leurs frontières pour sécuriser les populations'' a expliqué Mme Aïchatou Mindaoudou. ''Nous avons fourni l'effort pour arriver à ce compromis. La volonté exprimée de nos deux Chefs d'Etat a beaucoup pesé sur nos travaux'', renchérit le ministre d'Etat Bédouma Alain Yoda.

En attendant, la décision de la CIJ, les deux parties sont ainsi convenues de s'abstenir de toute incursion, de tout tiraillement et de toute construction d'infrastructures de part et d'autre des secteurs litigieux de la frontière. ''La situation telle qu'elle est actuellement, restera cristallisée jusqu'au verdict de la Cour Internationale de Justice'', a conclu la ministre Aïchatou Mindaoudou.

La délégation nigérienne à ces discussions est composé de la ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, du ministre de la Justice, Grade des Sceaux, celui de la Défense nationale, le Gouverneur de la région de Tillabéri, des juristes, des diplomates, des topographes, des documentalistes, des experts de l'Institut géographique national du Niger (IGNN), ceux de la Commission nationale des frontières, etc. Du côté burkinabè, la délégation englobe en son sein le ministre d'Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale, celui de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, les gouverneurs des régions de l'Est et du Sahel, des juristes, des diplomates, des historiens, des experts de l'Institut géographique du Burkina Faso, etc.