Le nouveau PM prié de faire ses valises
Le nouveau PM prié de faire ses valises
Ecrit par I.S. Gaoh (LE TEMOIN du 02 au 08 mars 2009),
A la sortie du congrès extraordinaire du MNSD-Nassara de
Zinder, ce ne sont pas seulement les pro-Hama qui étaient mé- contents ; eux de
toutes les façons s’at-tendaient à ce qui leur est arrivé. Ils y a d’abord ceux
qui, bien qu’étant anti- Hama, n’ont pas compris le parachutage du tout
puissant ministre d’Etat chargé de la sécurité publique, Albadé Abouba, au
poste de secrétaire général du parti. Il y a ensuite ceux qui s’attendaient à
l’adoption par le congrès de deux résolutions impor- tantes (une pour demander
tazartché et une pour dissocier le poste de président du parti de celui de
premier ministre) et qui n’ont pas eu satisfaction. Si ceux qui sont surpris de
l’arrivée de Albadé peuvent finir par s’y faire avec, il n’en est pas de même
de ceux qui tiennent au partage des responsabilités et de ceux qui font du
projet tazartché une question de vie ou de mort.
Les tazartchistes, constatant que Seini Oumarou n’est plus
un chaud partisan du projet (il l’a démontré à Zinder en empêchant l’adoption
d’une résolution très claire dans ce sens), estiment qu’il ne mérite pas d’être
à la tête du gouvernement ; parce que c’est du chef de gouvernement qu’ils
attendent l’essentiel des moyens pour la mise en œuvre de ce projet.
Il leur faut donc un premier ministre acquis à la cause.
Pour faire partir Seini Omar de la tête du gouvernement, ils sont rejoints par
un autre groupe constitué surtout de ceux qui ont beaucoup du règne de Hama.
Tirant les leçons du calvaire qu’ils ont subi, ils avaient inscrit, lors de la première
réunion de Tillabéri, après l’arrestation de Hama, qu’il ne devrait plus avoir
cumul de poste de président de parti et de celui de pre- mier ministre. Cela
aurait été bien compris et accepté par tous. Il était question de l’adopter
dans une résolution au congrès. Ce que Seini n’aurait pas accepté à Zinder. Et
on le comprend bien. Dans la situation actuelle, il lui serait très difficile
de contrôler le parti sans les moyens que lui confère la position de premier
ministre.
Mais pour les Sourghia et les Wassalké, le parti étant une
affaire de tous, ce n’est pas seulement à son président de le faire
fonctionner. Chaque limitant, en fonction de sa position doit pouvoir mettre
les moyens qu’il peut à la disposition du parti. Le rôle du président c’est de
coordonner. Si un président tient coût que coût à ce qu’il soit à la meilleure
position pour pouvoir détenir entre ses mains des moyens dont peut avoir besoin
le parti, il y a là une personnalisation de la fonction, comme on l’a vu avec
l’ancien président Hama Amadou. C’est pour cela qu’ils estiment que Seini Omar
doit se conformer à ce qui a été arrêté à Tillabéri et démissionner de son
poste de premier ministre et se consacrer, avec le parti, aux préparatifs des
élections.
Et comme il ne donne pas l’air de vouloir se soumettre, ils
se disent qu’ils n’ont d’autre choix que d’user des mêmes moyens qu’ils ont
utilisé contre son pré- décesseur. Il faut donc s’attendre à ce qu’une motion
de censure contre le gouvernement de Seini Omar soit déposée au cours de cette
session ordinaire. Une motion qui a toutes les chances d’aboutir. En plus de
ceux là donc qui veulent un partage de responsabilités, il y a les
tazartchistes, qui trouvent que Seini ne fait plus leur affaire, et ensuite les
pro-Hama qui voteront à coup sûr contre Seini, c’est d’ailleurs d’eux qu’on
attend le dépôt de la motion. Il y a aussi les députés CDS-Rahama qui, dit- on,
ont conclu une alliance de circonstance avec les pro-Hama pour se défendre
contre les agissements, pas très respectueux des alliances, du Président
Tandja.
Ils veulent surtout montrer à celui-ci qu’ils ont les moyens
de bloquer l’exécutif et donc le fonctionnement de l’Etat s’il ne rectifie pas
la conduite de son opération ‘’mains propres’’.
Mahamane Ousmane veut aussi la composition d’une nouvelle
équipe gouvernementale qui tiendra compte des intérêts de tous ceux qui
composent l’al-liance présentement au pouvoir. C’est donc plusieurs groupes aux
objectifs divers et divergents dans certains cas, qui sont en train de converger
pour faire tomber le gouvernement de Seini Omar. Ce sera le début d’une grave
crise dont on ne connaît pas l’issue.
Surtout que personne (en dehors de quelques très proches qui
comme lui ne se livrent pas) ne peut dire avec exactitude ce que veut le Vieux
et donc l’attitude qu’il peut adopter lorsque des groupes, au sein de la majorité,
pour défendre leurs intérêts propres se forment pour faire tomber le gouvernement.
A découvrir aussi
- Le Bénin va transporter l'Uranium nigérien pour Areva
- SARKOZY vient au Niger en ce mois de Mars 2009
- Pourquoi SALOU DJIBO va échouer l'opération "Main propre" au Niger
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 13 autres membres