Mystère autour de la disparition de l'envoyé spécial de l'ONU au Niger
Extrait de la
réponse du Président de la République Mamadou Tandja au message de vœux des
membres du corps diplomatique pour l’année 2009
… l'Etat
continuera à assumer toutes ses responsabilités face à ceux qui persistent à
porter atteinte à sa sécurité et qui continuent d'ignorer les appels du peuple
nigérien. Nous le disons encore, ces bandits armés ne sont autres que des
groupes terroristes mêlés au trafic de drogues, d'armes et d'êtres humains. En
ne s'exprimant que par le crime et en véhiculant des idées égoïstes et divisionnistes
contraires à l'unité nationale, ils se sont eux-mêmes disqualifiés vis-à-vis du
peuple nigérien, qui désire vivre dans la paix, la fraternité et l'harmonie
entre toutes ses composantes. En ayant une pensée pour l'envoyé spécial du
Secrétaire général de l'ONU au Niger et ses collaborateurs, ainsi que leurs
familles respectives restées sans nouvelles d'eux, et en souhaitant qu'ils
retrouvent rapidement la liberté, toutes les investigations menées portent à
croire qu'ils sont otages de ces groupes terroristes et leurs complices, comme
en attestent leurs déclarations hésitantes, qui dénotent d'un certain désarroi
devant cet acte irresponsable.
Mystère autour de la disparition de l'envoyé spécial de l'ONU au Niger
Acte crapuleux ou politique : la disparition inexpliquée au Niger de deux diplomates canadiens, dont l'envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon pour le Niger, Robert Fowler, provoquait mardi l'embarras des autorités nigériennes et un vif émoi à Ottawa. Comment les rebelles ont-ils pu s'approcher si près de la capitale dans une zone où séjourne le Premier ministre ? Des bandits peuvent-ils avoir le culot de s'attaquer à un blanc alors qu'à l'occasion du regroupement national des jeunes dans la région, on peu supposer qu'elle est sécuriser ? Y a t-il complicité entre les ravisseurs et l'otage qui s'est défait de la sécurité à lui affecte pour quitter incognito la capitale ?
Mardi 16 décembre 2008 au matin, 24 heures après l'annonce de la disparition, un groupe rebelle touareg, le Front des forces de redressement (FFR), a affirmé sur son site internet avoir enlevé Robert Fowler avant que son chef ne démente auprès de l'AFP.
Dans un message signé par le "commissaire à la guerre" Rhissa Ag Boula, une figure historique de la rébellion des années 1990 et signataire des accords de 1995 qui y avaient mis fin, le FFR a affirmé que M. Fowler "se portait bien et serait bientôt transféré dans un lieu sûr, et remis à d'autres collaborateurs qui le prendront en charge".
"Le FFR dément formellement être impliqué", a cependant affirmé peu après au téléphone Mohamed Awtchiki Kriska, autre figure de la révolte touareg des années 1990.
"Nous ne sommes pas au courant. La personne qui a mis cette information sur notre site internet a été induite en erreur. Ce type d'action est contraire à la vision et l'approche du FFR", a-t-il déclaré.
Aucune source indépendante ou officielle nigérienne n'était en mesure de confirmer qu'il s'agit d'un enlèvement. Ce qui est certain c'est que M. Fowler a disparu dimanche en début de soirée, en compagnie d'un autre diplomate canadien, Louis Guay, et qu'on a retrouvé leur voiture avec trois téléphones, un appareil photo et un blouson à l'ouest de Niamey.
"Cette situation me préoccupe beaucoup et je tiens à assurer aux familles et aux amis des diplomates canadiens disparus, et à tous les Canadiens, que nous ferons tout ce que nous pouvons pour bien régler la situation", a déclaré le ministre canadien des Affaires étrangères Lawrence Cannon.
Le porte-parole du gouvernement nigérien et ministre de la Communication, Mohamed Ben Omar, a indiqué à l'AFP que les recherches en cours n'avaient pour l'instant rien donné.
Le principal mouvement rebelle touareg, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a pour sa part déclaré à l'AFP "être au courant" de la disparition tout en disant ne pas croire à un acte politique.
Le MNJ et le FFR sont en contact au sujet de cette disparition qui visiblement embarrasse les autorités de Niamey à deux jours de la célébration du 50ème anniversaire de la République.
Théâtre de combats sporadiques depuis près de deux ans entre l'armée et les rebelles du MNJ, présentés par les autorités comme des "trafiquants de drogue" et des "bandits", le nord du pays est interdit à la presse.
Robert Fowler a disparu à 40 km à l'ouest de Niamey en compagnie de Louis Guay, donc très loin de la zone en question.
Apparu fin mai 2008, le FFR est né d'une scission au sein du MNJ, qui lui-même avait commencé à faire parler de lui début 2007 dans le nord du Niger.
A la différence du MNJ, qui a mené de nombreuses actions armées contre des positions des militaires nigériens dans le nord du pays depuis pratiquement deux ans, le FFR ne s'est jusqu'à présent pratiquement pas manifesté sur le terrain.
En janvier dernier, le "commissaire à la guerre" du FFR, Rhissa Ag Boula - un ancien ministre qui vit en exil -, avait annoncé dans un hebdomadaire français le lancement d'une "bataille de l'uranium", minerai dont le Niger est le troisième producteur mondial.
Traditionnellement, les mouvements touareg réclament pour les populations locales de plus grandes retombées en argent et en emplois de cette manne et accusent les autorités de les marginaliser.
Toujours en position très dominante, le numéro un mondial français du nucléaire civil Areva, fait désormais face à la concurrence, notamment des chinois et des canadiens.
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