WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

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Rébellion au Niger: l'état d'urgence prolongé de trois mois dans le nord

En dépit des conditions posées par la rébellion touarègue, le président nigérien Mamadou Tandja a reconduit l'état d'alerte en vigueur dans le nord du pays, la région d'Agadez riche en uranium, ont annoncé samedi les autorités.

"Aux termes d'un décret signé par le président de la République ce vendredi 22 mai 2009, la mise en garde proclamée dans la région d'Agadez est reconduite pour trois mois à compter du 24 mai 2009", précise le gouvernement dans un communiqué diffusé par la télévision d'Etat.

Cette mesure donne des pouvoirs exceptionnels aux forces de défense et de sécurité pour le contrôle de la circulation des personnes et des biens dans cette région où le gouvernement fait face depuis février 2007 aux insurgés du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).

Le MNJ revendique davantage d'autonomie et de bénéfices tirés de l'uranium que le groupe nucléaire français Areva exploite depuis une quarantaine d'années.

Niamey tient le MNJ pour une bande de trafiquants d'armes et de drogue, manipulés par "des intérêts extérieurs" dans le dessein d'entraver la mise en valeur des ressources naturelles de la région d'Agadez.

Il a multiplié les offensives militaires sur le terrain, démantelant les principales bases du MNJ qui a connu dans le même temps des dissensions internes ayant abouti à la naissance de deux autres mouvements: le Front des forces de redressement (FFR) de Rhissa Ag Boula, leader historique de la révolte touarègue des années 1990, et le Front patriotique nigérien (FPN) de Sidi Sidi Aklou.

Le 3 mai dernier, à Agadez, opérant un revirement, le président Mamadou Tandja avait reçu pour la première fois des délégués des trois mouvements, pour un dialogue en vue d'un retour à la paix civile dans le pays.

Les insurgés avaient posé une série de préalables à leur ralliement: amnistie pour tous les insurgés, libération des personnes détenues en relation avec le conflit, levée de l'état d'alerte.

Plus de 300 rebelles et environ 80 soldats ont trouvé la mort depuis l'éclatement du conflit qui a provoqué également le déplacement de plus de 20.000 personnes.

Ces dernières années, Niamey a octroyé environ 130 permis de recherche et d'exploitation d'uranium ainsi que d'autres matières à des compagnies étrangères brisant le monopole d'Areva, mais en raison de l'insécurité, à peine 10% de ces titres connaissent un début d'exécution. (Abdoul Massalaki, édité par Henri-Pierre André)

Le principal mouvement rebelle touareg, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), et le Front des Forces de Redressement (FFR), une dissidence du MNJ, refusent de déposer les armes avant la réalisation de ce préalable.

Comme autres "préalables", ces groupes réclament la libération de toutes les personnes, notamment civiles, arrêtées en raison du conflit, une trêve dans les hostilités ainsi qu'un calendrier clair et précis des négociations.

Niamey exige pour sa part que les combattants touareg déposent les armes sans conditions.

Pour un retour à la paix, ces fronts réclament une meilleure insertion des Touareg dans l'armée, les corps para-militaires et le secteur minier situé dans la zone du conflit.



23/05/2009
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