20ème anniversaire de la disparition du Président Diori Hamani : vibrant hommage à un digne fils du Niger
21 Avril 2009 : Niamey
Il y a vingt ans, jour pour jour, que disparaissait le premier Président de la République, feu Diori Hamani. La commémoration du 20ème anniversaire de sa disparition a été l'occasion pour le PPN/RDA de rendre hommage et honneur à l'illustre et digne fils du Niger qui a consacré sa vie à sa patrie le Niger et à toute l'Afrique, le beau continent.
Ainsi, dimanche dernier, le Pr. André Salifou, auteur d'un ouvrage bibliographique sur le 1er Président nigérien, a animé une conférence-débat au complexe Amir Sultan de Niamey sur la biographie politique du feu Président Diori Hamani. Plusieurs personnalités politiques, de membres du gouvernement dont le ministre d'Etat Albadé Abouba, des députés nationaux, des représentants du corps diplomatique, auxquelles s'ajoutent de nombreux autres invités parmi lesquels des représentants des organisations de la société civile, sont venus rendre hommage au feu Président Diori Hamani.
Il ressort des débats que c'est un grand président qui a hérité de l'ancienne colonie devenue Etat indépendant du Niger en 1960 où tout était à faire avec des moyens limités, pour ne pas dire inexistants. Parlant de l'homme, le conférencier a d'abord rappelé que Diori Hamani est né d'une famille paysanne, le 26 juin 1916 à Yeni dans le Boboye. Son père, M. Hamani Niandou dit Sidibé, est un infirmier, formé sur le tas par un colon blanc.
A l'âge de sept ans, Diori fut inscrit, en 1923, à l'école des blancs où il fut conduit par Wayboro Koundoum, sa grand-mère. Quatre ans plus tard, en 1927, l'élève du Maître Sido Karanta perd hélas son père, puis sa grand-mère l'année suivante. En 1928-29, le jeune garçon, retourné dans la région de Dosso avec sa mère, obtint le Certificat d'études primaires " indigènes ", un parchemin pour entrer à l'école primaire supérieure de Niamey avant d'être admis à l'Ecole normale fédérale de Gorée.
Il a ensuite fréquenté l'Ecole normale de Porto Novo où il fit la connaissance de Hubert Maga avant de se retrouver ensemble à Gorée où le destin les lia à Modibo Keita. En 1935-36, Diori, instituteur surnuméraire du cadre commun de l'AOF, est affecté à l'école régionale de Niamey. En 1937, exempté du service militaire, Diori devait partir pour un stage de quatre mois d'éducation physique et sportive avant d'être affecté en 1937-38 à l'école régionale de Maradi où il consolide son apprentissage de la langue anglaise à laquelle il s'intéressait déjà à la faveur de la présence d'un pasteur et forma d'autres futurs cadres comme Georges Condat, Amani Saley et Sangaré.
En 1938-39, Diori Hamani est désigné pour être moniteur répétiteur à l'école coloniale où il s'est occupé du domaine de la langue Haoussa et du zarma qu'il maîtrisait parfaitement, cumulativement à ses recherches en linguistique et en ethnographie. La 2ème guerre mondiale éclate en 1939, l'obligeant à rentrer au bercail où l'attendent impatiemment ses aînés Boubou Hama et Léopold Kaziendé. Le Gouverneur général l'a réintégré dans son corps d'enseignement d'origine à la disposition du Niger en 1940, tout en continuant ses recherches en linguistique qu'il effectue avec beaucoup d'ardeur, au point de tomber malade.
Après sa guérison, Diori a obtenu trois mois de vacances et se retira à Fillingué où il rencontra Aïssa Amadou, celle qui sera la femme de sa vie à partir du 9 mai 1945. La fin de la 2ème guerre mondiale en 1945 et la volonté de la France de restructurer son empire colonial et la Constitution de 1946 créant l'Union française, les territoires ont commencé à élire des représentants au Palais Bourbon. Diori se présente aux élections face à Fili Dabo Sissoko pour le seul siège de la circonscription du Soudan occidental et le territoire du Niger et perdit. Mais avant la fin de l'année 1946, le Niger a eu le droit d'élire son député et le fils du pays, fortement soutenu par l'aîné Boubou Hama, obtint le siège de député pour représenter le Niger au nom du RDA.
Au Palais Bourbon, Diori s'est consacré au combat pour le secteur de l'éducation et la pension des anciens combattants, défendant vaillamment ses causes lors des sessions en jouissant des soutiens des certains de ses collègues blancs. La loi du 23 juin 1957 a donné la semi-autonomie au territoire du Niger. Le 14 décembre 1958, le RDA remporte les élections. Ainsi, Diori Hamani et ses partisans, qui ont battu campagne pour le Oui à la Communauté française au référendum, sortent vainqueurs face à Djibo Bakari qui est vice-président du Conseil du gouvernement depuis les élections de mars 1957.
L'indépendance du Niger, proclamée le 3 août 1960, Diori Hamani est élu président de la République. Une tâche qu'il mène avec courage jusqu'en 1974 à la tête du Niger. Selon le Pr. André Salifou, le président Diori est nationaliste et progressiste pour qui le Niger passe avant tout. Il est connu par ses pairs Houphouët Boigny et Senghor" comme un homme d'une grande élévation d'esprit, ouvert à l'expression des autres, d'un grand nationalisme strict attaché à l'honneur, éloigné de tout dogmatisme et fidèle à la parole donnée et à l'honneur et incapable de compromission".
Diori a créé la majeure partie des sociétés d'économie mixtes qui ont fait la fierté du Niger dont certaines comme l'OPVN continuent encore leur bonhomme de chemin. Le conférencier présente également le Président Diori comme "un fervent défenseur de la cause du développement du Niger comme le témoignent ses prises de positions sans ambiguïté sur la diversification et l'exploitation des ressources minières au profit exclusif du pays".
Il ressort également de la conférence animée par le Pr. André Salifou que Diori est aussi" un africaniste convaincu qui n'hésite pas à faire cavalier seul pour défendre l'unité de l'Afrique et aller à contre courant de ses pairs s'il le faut". Il faut noter que l'édition du livre bibliographique du Pr. André Salifou sur le Président Diori Hamani, préfacé par le Président Omar Bongo Ondimba, sera entièrement financée par l'Etat du Niger à en croire son auteur et ce, sur décision du Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Mamadou Tandja. Un geste du Président de la République qui a été d'ailleurs fortement applaudi par les participants à la conférence.
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