La 2ème édition de la Journée du paysan nigérien
La 2ème édition
de la Journée du paysan nigérien
La 2ème édition de la Journée du paysan nigérien, organisé le 29 janvier 2009 à Niamey par les producteurs nationaux, a enregistré la participation de plus d'une dizaine de pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique. Cette Journée est placée sous le signe du dialogue constructif entre les organisations de producteurs et les autorités politiques autour des grandes préoccupations et défis qui se posent au monde paysan.
D'après le coordonnateur national de la Plate-forme paysanne du Niger, M. Djibo Bagna, des engagements importants (pris par les autorités politiques lors de la 1ère édition de la Journée du paysan en 2008) ont été honorés. Il s'agit entre autres de la mise à la disposition de producteurs d'intrants et de matériels agricoles à prix modérés, de l'opération achat de niébé, du renforcement des capacités de l'INRAN pour la vulgarisation des résultats de la recherche, de la vaccination gratuite du cheptel, de l'opération vaches laitières, de la décision de la création d'une banque agricole et aussi de l'octroi d'un temps d'antenne aux organisations paysannes sur les médias publics, etc.
Le coordonnateur national de la Plate-forme Paysanne du Niger a salué les succès ainsi accomplis dans le sens de l'amélioration des conditions de vie, de la production et des revenus des producteurs. Cependant, les attentes du monde paysan sont énormes. Parmi les plus pressantes, M. Djibo Bagna a énuméré l'adoption de la loi portant code pastoral, la formation continue et l'encadrement des producteurs, la prise en compte du déficit fourrager enregistré cette année, l'implication des organisations des producteurs à travers une approche participative dans l'élaboration et la mise en œuvre des projets et programmes qui les concernent, la valorisation de la vallée du fleuve Niger et des autres cours d'eau permanents, la capitalisation de l'opération achat de niébé, etc.
La contribution des bailleurs dépasse 150
milliards pour la période 2009-2011
Intervenant à son tour, le président du Réseau national des Chambres d'Agriculture (RECA- Niger) a félicité et encouragé le Chef de l'Etat pour tous les efforts déployés au profit du monde rural. M. Bello Boubacar a réaffirmé la détermination et la disponibilité des producteurs et de leurs structures d'œuvrer aux côtés des autorités dans le combat pour la réduction de la pauvreté, particulièrement en milieu rural. Pour le chef de la Délégation de la Commission de l'Union Européenne au Niger, M. Hans-Peter Schadek, représentant les partenaires techniques et financiers, "cette journée fait honneur aux métiers d'agriculteurs et d'éleveurs partout au Niger ; métiers qui, dans des conditions souvent très difficiles, font littéralement vivre et prospérer le pays", déclare-t-il. En outre, a-t-il noté, le secteur rural génère des revenus et crée de l'emploi pour plus de 80% de la population. Hans-Peter Schadek s'est félicité de la bonne récolte enregistrée en 2008. Cependant, ajoute-t-il, l'agriculture et l'élevage restent encore tributaires des aléas de la pluviométrie et d'autres facteurs difficiles à maîtriser comme les prédateurs des récoltes ou les changements climatiques. C'est pourquoi Hans-Peter Schadek a salué la Stratégie de Développement Rural (SDR) comme étant une stratégie globale qui prend en compte tous les problèmes structurels inhérents au secteur rural. Une vingtaine de partenaires techniques et financiers se sont, à ce jour, inscrits dans l'appui à la SDR. Selon les engagements pris à ce jour, la contribution des bailleurs dépasse 150 milliards pour la période 2009-2011, devait annoncer Hans-Peter Schadek. Il a assuré les participants de la détermination de la communauté des bailleurs de fonds à soutenir l'édification d'un secteur rural productif, prospère et durable au Niger.
Pour le ministre de l'Elevage et des Industries animales, le secteur rural occupe une place importante dans l'économie nationale. En effet, 84% de la population nigérienne est rurale et vit dans plus de 12.000 villages. Ce qui justifie, selon M. Issiah Ag Kato, tous les efforts que déploient les plus hautes autorités pour valoriser ce secteur. Plusieurs programmes et projets ont de ce fait été initiés pour, d'une part, assurer la sécurité alimentaire des populations, et d'autre part, développer la production et valoriser cette dernière. Le ministre Ag Kato a cité entre autres le Programme spécial du Président de la République, le projet d'amélioration génétique, la construction d'une laiterie à Maradi ainsi que les différentes actions sus citées (achat de 35.600 tonnes d'intrants, vente de tracteur à prix modérés, achat de niébé pour 11 milliards de Fcfa, la poursuite de l'opération vaches laitières, la vaccination du bétail). Toutes ces actions ont significativement contribué à améliorer la production et les conditions de vie des paysans. Comme quoi, la volonté politique et l'appui des partenaires sont réels, mais ajoute le ministre de l'Elevage et des Industries Animales, cela seul ne peut suffire si les producteurs ne sont pas suffisamment organisés. C'est pourquoi M. Issiah Ag Kato se félicite de la tenue de cette journée. Notre pays dispose d'un potentiel important. Ainsi, d'après les statistiques issues du recensement de l'agriculture et du cheptel, le Niger possède quelque 35 millions de têtes de bétail toutes espèces confondues.
Ce potentiel a une valeur estimée à 2000 milliards de Fcfa.
Bientôt, le code pastoral
L'élevage contribue à 15% dans le budget des ménages et à 25% dans la satisfaction de leurs besoins alimentaires. C'est pourquoi d'autres grands projets seront bientôt lancés en 2009 : il s'agit entre autres du projet de construction de laiterie modulaire à Diffa, d'abattoir frigorifique, de tannerie moderne, d'usine de production d'aliments pour bétail, etc. Il s'agit en somme de valoriser la production animale.
Au plan législatif, le ministère a introduit dans le circuit la loi portant code pastoral.
La Plate-forme paysanne a par ailleurs saisi cette occasion pour présenter au Chef de l'Etat et à l'assistance les conclusions de l'atelier organisé la veille autour de cinq (5) thématiques fondamentales pour le monde rural. Il s'agit de l'impact de la politique régionale et internationale, du rôle des organisations de producteurs dans la mise en œuvre de la SDR, de l'appropriation et la rentabilisation des ouvrages hydrauliques dans le cadre du Programme spécial, de l'impact des changements climatiques sur l'agriculture et l'élevage et de la valorisation des produits locaux.
Exploiter au maximum nos potentialités
En procédant à l'ouverture de cette 2ème édition, le Président de la République a une fois de plus réaffirmé toute l'importance qu'il accorde au secteur rural.
Aujourd'hui, vous le savez, au-delà des problèmes liés aux conditions propres à notre environnement et des insuffisances de notre système de production agricole, le contexte international n'est pas également sans influence sur la situation du moment, caractérisée par le renchérissement des produits agricoles. Cette situation, conséquence de plusieurs facteurs, touche plus durement les populations africaines qui vivent déjà dans un contexte de pauvreté et de précarité alimentaire. Dans cette optique, la question de l'autosuffisance alimentaire est non seulement d'une actualité brûlante, mais s'avère, plus que jamais, être un impératif pour nos pays. Les organisations paysannes se trouvent alors au cœur de la stratégie que se donne notre pays pour atteindre cet objectif. Il s'agira dès lors de créer plus d'opportunités et d'accorder toutes les facilités à ces organisations partenaires, y compris dans les domaines de l'encadrement et de la formation, afin d'optimiser leur capacité à produire davantage.
Pour gagner ce pari, il faut évidemment s'en donner les moyens et mettre en place le cadre juridique et institutionnel qui consolide les organisations coopératives. C'est un défi que nous devons relever pour briser cette image négative de malnutrition et de main tendue qui colle malheureusement à l'Afrique d'une manière générale. Au Niger, il est très heureux de constater que le Programme spécial, la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté, et la Stratégie de Développement Rural, sont porteurs d'initiatives propres à nous permettre de réaliser d'importants progrès. C'est dans cette même dynamique que se situent le Programme Kandadji, et tous les investissements réalisés dans les aménagements hydro agricoles, et autour des cuvettes et des mares, afin d'exploiter au maximum les potentialités qui sont les nôtres.
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