Le profil de la pauvreté au Niger
21-11-2008
Niamey - Niger
D'après les résultats de l'ENBC, le pourcentage de pauvres au Niger a connu une baisse au plan national passant de 62,1% en 2005 à 59,5% en 2007/2008, alors que celui des non pauvres a augmenté passant de 37,9% en 2005 à 40,5% en 2007/2008. En terme de classement, la région la moins pauvre du Niger est Agadez avec seulement 16,1% de pauvres, viennent ensuite Diffa (18,3%), Niamey (27,8%), Zinder (53,8%), Tahoua (57,6%), Dosso (66,9%), Tillabéri (71,7%) et Maradi (73,4%). Un tel classement a vivement retenu l'attention du public, qui ne comprend pas pourquoi Maradi, région économique est paradoxalement la plus pauvre. Mais, ce paradoxe n'est en fait qu'apparent selon les communicateurs. Ils ont ainsi donné des explications suffisantes qui soutiennent cet état de fait. D'abord l'enquête est principalement basé sur le volet ''dépenses des ménages''.
Ils s'agit notamment de ce que le chef de ménage investit pour l'entretien du ménage (nourriture, habillement, santé, éducation, etc.) et non pas ce qu'il gagne. Un autre facteur souligné, c'est la taille des ménages. En effet, plus le ménage est grand, plus il est pauvre. En outre, un enfant âgé de 5 à 14 ans diminue le budget de consommation du ménage de 35%. Or la région de Maradi est la plus peuplée du pays, et avec le taux de fécondité le plus élevé (8 enfants par femme). A cela, il faut ajouter, la situation nutritionnelle qui était aussi préoccupante depuis 2005 et le faible taux de scolarisation dans cette région. En fait, cette enquête n'a fait que confirmer une situation déjà connue depuis 2005 par les services statistiques. En outre, d'après cette enquête, une famille de 5 personnes a besoin d'au moins 60.000 Fcfa et une personne doit avoir au minimum
La deuxième conférence, tenue dans l'amphi A de
L'alerte a été donnée en février 2008 par
Au plan national, les prix des principales céréales sont en régulière hausse de février 2007 à février 2008. Ainsi le kilogramme de farine de blé a augmenté de 36%, le sac de riz (+19%), le sac de maïs (+16%). En outre, de février 2007 à août 2008, le prix du riz, du mil, du maïs et du sorgho ont respectivement augmenté de 45%, 42%, 103% et 48%. Les prix de l'huile d'arachide locale et les huiles importées ont aussi augmenté de 42%, celui du sucre en carreau (+47%), alors que celui du sucre en poudre en tendancieusement baissé depuis février 2006 (-24%). Cependant, les prix des principales céréales, à l'exception du riz importé, amorcent une baisse depuis septembre 2008.
Les causes structurelles de cette hausse des prix des denrées alimentaires au plan international ont pour nom, les prix élevés de l'énergie et des engrais, l'affaiblissement du dollar et la faiblesse des stocks mondiaux, la réduction des exportations de certains grands producteurs, la demande accrue dans certains pays émergents (Chine, Inde, Brésil). Les causes conjoncturelles internationales sont les sécheresses dévastatrices dans les grands pays producteurs, la baisse de la production du riz, les faibles stocks mondiaux.
Au plan national, les facteurs explicatifs sont entre autres le déphasage entre la croissance de la production nationale (2,5%) et la croissance démographique (3,3%). Il y a aussi la faible production de maïs en Afrique de l'Ouest. Cette hausse des prix a eu des impacts négatifs certains sur les populations nigériennes. Il s'agit notamment de la dégradation du pouvoir d'achat des ménages, les risques de dénutrition des enfants, etc.
Face à cette situation, l'Etat a pris un certain nombre de mesures pour atténuer l'impact de cette crise. C'est ainsi qu'il a levé les droits de douane sur les produits de grandes consommations (riz, farine de blé, lait, sucre, huile alimentaire) à compter de mars 2008. Cette mesure a coûté à l'Etat plus de huit (8) milliards de Fcfa. Mieux en août 2008, le gouvernement a procédé à travers l'OPVN à une importation directe de 3000 t de riz et 3000 t de sucre vendu par la suite à des prix étudiés. Mais il faut, selon les conférenciers, se rendre compte que ces mesures conjoncturelles ont beaucoup plus profité aux commerçants, qui ont profité pour constituer des stocks spéculatifs.
C'est pourquoi, le développement de la production locale s'avère être la principale perspective pour contrecarrer les impacts négatifs de cette hausse des prix. Cela se fera par le développement de l'irrigation, l'exploitation des réserves agricoles disponibles, la gestion des ressources en eau, la modernisation des techniques agricoles, ainsi qu'un appui conséquent aux producteurs, etc.
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