WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

Sarkozy applaudi Tandja pour une prolongation de 3 ans.

Au terme de la visite de travail du Président français au Niger, les Présidents Mamadou Tandja et Nicolas Sarkozy ont animé, vendredi dernier, une conférence de presse conjointe dans la Salle Margou de l'Hôtel Gawèye de Niamey.

Les deux Chefs d'Etat ont abordé sans tabous tous les aspects de la coopération bilatérale, mais aussi des questions de politique intérieure de leurs pays respectifs notamment la question sur la modification de la constitution et le 3ème mandat du Président Tandja d'une part, et d'autre part, la politique africaine de la France.

Dans son introduction, le Président Sarkozy a indiqué que l'étape de Niamey est ''une étape extrêmement importante de son voyage africain''. ''Nous avons trouvé un bon accord sur l'ensemble des dossiers''., ''nous travaillons dur depuis quelques mois avec les équipes d'Areva pour aboutir à un accord qui engage le Niger et la France pendant de nombreuses années sur la voie d'un partenariat stratégique''. Nicolas Sarkozy a assuré que le gouvernement français sera représenté au moment de la pose de la première pierre de la nouvelle mine d'Imouraren.

Quant au Président Tandja, il a indiqué que cette visite du Président Sarkozy était attendue ''de longue date et sur des points précis''. ''Puisque de tout temps, nous avons directement parlé au Président français pour lui faire connaître notre position qui n'est autre que celle du partenariat. Nous devons tourner les pages à partir de cet instant pour aller vers un partenariat gagnant/gagnant'' a ajouté le Président de la République. En plus des projets déjà arrangés, il y a de nouveaux projets. Il s'agit selon SEM. Mamadou Tandja de la ligne de chemin de fer Cotonou-Niamey et les routes en direction des zones minières à partir du port sec de Dosso. ''Nous avons commencé à travailler avec Areva, nous lui demandons d'aller vite pour démarrer ce qu'on a  arrêté ensemble''. Malgré le temps limité de cette visite, les deux parties ont pu traiter certes avec vitesse mais bien, toutes les questions relatives à leur coopération.

Répondant à une question sur la modification de la constitution, le Président de la République a indiqué ceci : " Je suis à l'aise aujourd'hui d'aborder ce sujet et de pouvoir l'expliquer et le dire dans des conditions assez claires et permettre à chacun de comprendre la situation au Niger. Je respecte sérieusement notre constitution. J'ai grandi dans le règlement militaire, j'ai connu les lois et règlements de mon pays d'abord en tant que soldat, puis j'ai connu ce que c'est que la constitution. J'ai aimé la démocratie.

Dieu faisant bien les choses, j'ai été élu Président de la République avec un droit de deux mandats que la constitution m'autorise. Voilà que je termine mes deux mandats. Grandir pour moi est de partir la tête haute (...). Il ne faut pas chercher à radoter autour pour chercher un autre mandat. Je suis très clair là-dessus. Je n'ai jamais demandé à aucun Nigérien, un seul instant, si on peut faire ceci ou cela, ou bien, où est-ce qu'on va. Je ne le ferai jamais. Je ne demanderai jamais à un Nigérien pour qu'il m'amène à changer ou chercher des modifications dans notre constitution.

Je la garde comme ça, je la préfère comme ça jusqu'au bout. Pour ce qui est du peuple, les gens se sont prononcés pour demander de permettre trois (3) ans au Président Tandja pour boucler tous les chantiers qu'il a démarré pour des raisons de stabilité et de compléter ce qu'il a démarré. Cela est une affaire du peuple et de l'Assemblée nationale. Tandja ne demandera jamais ni au président de l'Assemblée nationale ni à quelqu'un d'autre de regarder ceci ou cela. C'est à eux de savoir  ce qu'il faut faire. Moi je suis prêt à partir. Le 22 décembre prochain, c'est la fin de mon mandat, je me retire".

Le Président Sarkozy a, avec le franc parler qu'on lui connaît, souligné la stabilité politique et institutionnelle qu'a connue le Niger sous le mandat du Président Tandja. ''Depuis que le Niger est indépendant, il y a de cela un peu moins de 50 ans, il y a eu 5 Républiques, quantité de coups d'Etat et un Président assassiné. La seule période de démocratie et de stabilité est celle des deux mandats du Président Mamadou Tandja et c'est un fait qui n'est contesté par personne'', a-t-il indiqué. Le Président français a salué la mise en place du CNDP, ''un cadre qui n'existe pas dans beaucoup de pays en Afrique''.

Au cours de sa visite au Niger, le Président de la République Française, SEM. Nicolas Sarkozy, a eu une rencontre avec les représentants de la classe politique nigérienne à travers le Conseil National de Dialogue politique (CNDP), cette structure de dialogue, de prévention et de règlements des conflits politiques où sont représentés tous les partis membres de la majorité (AFD), de l'opposition (CFD) et les partis dit non affiliés.