Séjour au Niger pour la sauvegarde de girafes menacées
C'est l'aboutissement d'un parcours au sein de l'atelier Jeunes et partage, de l'ABEJ, avec la Mission locale.
Voilà plus d'une dizaine d'années que l'ABEJ-Lille propose via l'atelier Jeunes et partage un dispositif permettant aux jeunes livrés à eux-mêmes de se réinsérer, notamment via la menuiserie. Aujourd'hui, d'une durée d'un an, le parcours se compose d'un CAE de six mois systématiquement renouvelé, précédé ou suivi d'un volontariat européen de court ou moyen terme, encadré par la Mission locale. Chaque année à l'issu de ce cheminement, les jeunes partent deux semaines porter un projet collectif qu'ils ont eux-mêmes préparé. « Le but, c'est de se reprendre en charge, de retrouver un contact avec le monde du travail. » explique Simon Maréchal, l'un des encadrants de l'atelier.
À la rescousse des girafes...
Après le Brésil l'an dernier et la lutte contre la prostitution des enfants, c'est au Niger que la joyeuse bande s'en va du 8 au 25 novembre, pour contribuer à la sauvegarde des girafes. « L'idée, c'est d'aider les populations pour qu'elles ne soient pas forcées de braconner les girafes. Le zoo de Denain La Fontaine a fait le relais avec l'ASGN, Association de sauvegarde des girafes du Niger ». Au programme : construction de puits maraîchers, importation de semis de pomme de terre, ou encore financement d'une bourse de microcrédits. Le tout est financé par la Région, le Département, l'association Entre 2 terres, la Mutualité française, la Fondation de Lille, et une bonne part d'autofinancement. « Le projet a aussi pour but de ramener 5000 euros à l'action qu'on va soutenir » poursuit Simon. Et comme il n'y a pas de projet pertinent sans prise en compte de l'environnement, une compensation carbone du trajet en avion a eu lieu en amont. « On a construit des nichoirs à chauve-souris avec du bois de récupération, en collaboration avec le comité de quartier de Roubaix, et on les a distribués aux habitants, les chauves-souris permettant d'éviter les pesticides ». Quel rapport entre pesticides et kérosène ? Pas grand-chose mais on ne peut que saluer l'esprit de l'initiative au même titre que le projet global. La pertinence de ce dernier n'a d'ailleurs pas échappé à la Mission locale, qui y participe depuis trois ans en encadrant ces jeunes lors de leur volontariat européen (SVE). « À travers cette mobilité, il s'agit de leur permettre de découvrir des choses nouvelles, d'élargir leur horizon » explique Yves Bourderou, responsable du service Europe de la Mission locale. Et à voir l'enthousiasme et l'assurance des intéressés, on peut parier que ça fonctionne !w Le volontariat européen (SVE, pour Service Volontaire Européen), permet à tous les jeunes de 18 à 30 ans de vivre une expérience d'un an maximum tout frais payés, dans une association de l'Union Européenne et des pays alentours, et d'apprendre la langue du pays. Plus d'info sur http://www.injep.fr/-Service-Volontaire-Europeen-18-25-.html
BRUNO DECOTTIGNIES > correspondant local
Selon la fondation Internationale pour la protection des girafes, des troupeaux de girafes ont fait un retour spectaculaire au Niger, faisant ainsi le bonheur des milieux de la conservation au Niger et dans le monde.
Selon cette organisation, en 1996, le Niger ne comptait qu'un peu moins d'une cinquantaine de girafes et l'extinction de cette espèce devenue rare en Afrique de l'ouest était déjà programmée.
On souligne qu'aujourd'hui pas moins de 200 girafes ont été recensées au Niger, dans la zone de Koure, en dépit des activités des braconniers et de l'hostilité de certaines populations riveraines.
Il faut dire que la disparition des girafes au Niger a été en partie facilitée, par certaines initiatives parrainées par des officiels nigériens, souligne la fondation internationale pour la protection des girafes.
A la fin des années 90, le colonel Ibrahima Bare Mainassara, alors home fort du Niger avait décidé d'offrir des girafes au Président du Burkina.
Une expédition menée par des militaires pour capturer des girafes provoqua la panique au sein des troupeaux de girafes. Cinq girafes furent capturées dont trois trouvèrent la mort après leur capture, souligne t-on.
L'histoire se répéta encore en 2004, quand le Président Mamadou Tandja ordonna la capture de girafes pour les offrir à feu Gnassingbé Eyadema du Togo. La encore, des girafes capturées sont mortes lors de leur transfert vers le Togo.
Il faut dire que la girafe est un grand mammifère qui pèse plus de 1000 kilos, et une fois qu'elle tombe, elle se redresse difficilement et peut mourir ainsi de stress et de panique.
Selon les milieux de la conservation, les troupeaux de girafes du Niger sont les derniers spécimens de cette espèce en Afrique de l'Ouest. Il y a quelques décennies, des troupeaux de girafes étaient visibles du Sénégal jusqu'au Tchad.
Pour promouvoir la protection des girafes du Niger, des organisations internationales en partenariat avec des associations locales tentent d'amener les populations locales à participer à cet effort.
C'est ainsi que des puits ont été forés dans la région, de même. une sensibilisation accrue a été menée pour protéger l'habitat naturel de ces girafes.
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