WORLD FUTURE - NIGER FUTURE

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La filière fruits et légumes au Niger

Poursuite des travaux de la 2ème session ordinaire du CESOC: communications et exposés sur la filière fruits et légumes

Après l'ouverture de la deuxième session ordinaire du CESOC au titre de l'année 2008 intervenue mardi dernier, les conseillers de la République ont poursuivi leurs travaux conformément au programme préalablement établi. C'est ainsi qu'ils ont suivi hier matin une série d'exposés et de communication dont l'une portait sur le rapport de l'étude sur la filière fruits et légumes. Cet exposé a été  présenté par M. Idrissa Noma, agroéconomiste, auteur de l'étude.

Lors de son intervention, M. Idrissa Noma, a souligné que l'agriculture au Niger évolue dans un environnement très contraignant ; pluies irrégulières dans le temps et l'espace et la sécheresse est cyclique; le déboisement est important; les sols sont pauvres et les attaques parasitaires fréquentes. Tout ceci contribue à une baisse de la production et à une lutte sans relâche contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté. Cette étude, a ajouté le conférencier, rentre dans le souci du gouvernement nigérien et au plus haut niveau le Chef de l'Etat, à développer cette filière afin de lutter contre la pauvreté, contre l'insécurité alimentaire et améliorer la balance des paiements grâce aux recettes qui proviendraient des exportations des produits pour lesquels existent des avantages comparatifs. Elle s'est penchée sur les différentes études de filières porteuses déjà effectuées et les avis des différents acteurs de la filière pour identifier les contraintes liées au développement de la filière et proposer des points d'amélioration. Ainsi, pour impulser une dynamique prompte à promouvoir la filière, des recommandations opérationnelles sont ci-dessous proposées à deux niveaux.

En amont de la production, note M. Idrissa Noma,  il faut former les producteurs en technique moderne de production et de conservation pour accroître de manière substantielle le niveau des productions disponibles et les rendements pour permettre de dégager de surplus réellement exportables.  Il faut également introduire à travers la recherche agronomique, des variétés améliorées performantes pour relever le niveau des rendements; faciliter davantage l'accès au crédit aux producteurs à travers les banques et les institutions de micro finance pour leur permettre l'achat des intrants et l'acquisition des moyens de transport et d'exhaure appropriés.

En aval de la production, il importe de renforcer les organisations professionnelles de la filière afin qu'elles puissent mieux profiter des opportunités du marché. La constitution d'un fonds de commercialisation pour acheter les produits auprès des producteurs et leur garantir un prix rémunérateur pourra être envisagé, comme le cas de cette initiative louable du Président de la République pour l'achat du niébé. Ce qui les mettra à l'abri des commerçants spéculateurs. Il faut apporter de rudiments de formation en commercialisation aux producteurs de manière à mieux maîtriser ce maillon de la filière, comme la vente groupée, et appuyer la création des unités de transformation de proximité dans les zones de production. Concernant les atouts du maraîchage dans nos régions, l'étude note par exemple qu'à Agadez les ressources en eaux se reconstituent annuellement à partir des écoulements des koris et l'agriculture maraîchère ne se pratique que sur le lit ou en bordure de ces koris et autour des quelques sources qui existaient déjà (cuvettes, oasis, vallées...). L'élevage conserve un rôle déterminant dans la sécurité alimentaire, c'est d'ailleurs le mode d'exhaure camelin qui est le plus répandu dans la région.

Les cultures maraîchères et fruitières constituent aujourd'hui une ressource de revenus vitale pour les producteurs de la zone. Une étude réalisée en 2002 1 a dénombré près de 3 200 jardins dans cette région, qui compterait une superficie potentielle en cultures maraîchères de 3 900 ha, soit près de 10% des superficies nationales consacrées à ces cultures. A l'intérieur de ces jardins se trouvent les arbres fruitiers (agrumes, raisin, grenadine, etc.). La forte concentration des dattiers se trouve dans la zone de Bilma. La production maraîchère de la région se réparti dans 4 zones  que sont Tchirozérine, qui représente plus de 60% de la production maraîchère de la région ; Monts Bagzane qui offrent des conditions naturelles de production très avantageuses, notamment en oignon (plus de 70% de la production régionale), pomme de terre (80%), tomate (70%), ail (80%) ; Arlit (30% de la production régionale) qui bénéficie des sites de Timia et d'Iférouane, dont le potentiel est freiné par les contraintes économiques ; et Bilma, dont la distance des marchés de consommation réduit fortement la capacité de l'offre au niveau régional.

A Dosso, le  pourcentage de terres exploitées en cultures hivernales (environ 70%) est le plus élevé de toutes les régions du pays. Le potentiel des cultures maraîchères se trouve dans les départements de Gaya, le sud de Doutchi et le Boboye. A Dosso, les femmes sont très actives, cultivent en période sèche des laitues, des oignons, du manioc, des tomates, des courgettes... Ces activités permettent la couverture des besoins alimentaires. Dosso est l'une des rares localités du Niger à rester annuellement excédentaire au plan céréalier. Les cultures irriguées se pratiquent à Dogon Doutchi, notamment, le jaxatou à Matankari, les tomates de Tchibiri et la canne à sucre de Guéchémé, Fadama et Dioundiou. La canne à sure et le Jaxatou en sont les deux principales spécificités de Dogon Doutchi. Le Boboye  produit de l'oignon violet de Galmi et du Blanc de Soucoucoutame, du sésame en irrigué, des tomates, de la laitue (à Karra), la mangue et de la patate douce.

L'étude note en terme de contraintes que les  sources d'utilisation de l'eau d'irrigation pour les productions fruitières et légumières au Niger sont les puisards, les eaux de surfaces, les puits, les forages et les adductions d'eau. Même si la législation donne libre accès aux points d'eau, il n'en demeure pas que certains barrages ou retenues d'eau construits génèrent des conflits sociaux qu'il est souvent difficile de gérer par les autorités locales. Comme autre contrainte, le long de la frontière avec le Nigeria, les irrigants nigériens se plaignent de disposer de moins d'eau qu'auparavant, à cause, vraisemblablement, des nombreux barrages construits par les Nigérians dans le même bassin versant. On note que le directeur national de la promotion des filières au ministère du Développement Agricole, M. Chaibou Maman a également présenté une communication sur le même sujet.

 

 

 



05/11/2008
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